Le Mans Classic 2016 vécu par Retromotiv

Jeudi 7 juillet 2016 : Nous montons à bord de notre MGA coupé de 1960, afin de prendre la route, direction Le Mans ! L’excitation est au rendez-vous après 2 ans d’attente pour cet événement qui nous est cher.

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C’est sous un soleil radieux que nous arrivons à destination en cette fin d’après-midi. Nous ne résistons pas à l’envie de faire quelques passages sur les portions encore ouvertes du Circuit de la Sarthe. A chaque fois que nous empruntons ces routes départementales, la magie opère et le pied droit se fait lourd…

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Vendredi 8 juillet 2016 : Après une nuit dans une chambre d’hôtes, nous nous dirigeons vers le circuit du Mans, au petit matin, afin d’éviter d’éventuels embouteillages.

Les grilles franchies, nous retrouvons l’emplacement réservé par notre club.

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Club VDC ROC Normandie

 L’aventure va enfin pouvoir commencer ! Des voitures de toutes marques et de toutes origines sont parquées tout autour de nous. Chaque club a son emplacement pour exposer ses modèles dans l’enceinte même du célèbre circuit.

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Les Clubs Porsche

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Durant ces 3 jours mémorables, la fête bat son plein dans le village aménagé au sein du circuit, pour cet événement exceptionnel. C’est un enchaînement de petites scénettes qui défilent pour le plus grand plaisir des passionnés.

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Les propriétaires, à bord de leurs véhicules de collection, déambulent dans les ruelles du village, se mêlant à la magie du spectacle.

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Navette pilotes traversant les paddocks
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Ferrari 250 GTE

 Le glamour est au rendez-vous. Certains, fidèles au dress code plébiscité par Patrick Peter, ont revêtu des habits d’époque. Une ambiance retro entoure l’événement. Une fanfare, composée de musiciens et de danseuses, se déplace dans le village. Un ravissement pour les yeux et les oreilles.

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Patrick Peter, créateur du Mans Classic

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Nous marchons entre les stands, se frayant un passage au milieu de la foule. Soudain, apparaissent, majestueux, les transporteurs de course, représentant les diverses écuries.

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Entre magasins de luxe et vente aux enchères, l’événement se révèle d’un certain standing.

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Magasin Chapal
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Chapiteau sous lequel se déroulera la vente aux enchères d’Artcurial Motorcars, le samedi après-midi.

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Exposition Le Mans Heritage :

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Au loin, les moteurs vrombissants des voitures en course sur la piste se mêlent à ce décor de liesse. Le sourire se lit sur les visages rougis par la chaleur plombante et les coups de soleil qui se dessinent peu à peu. Les passionnés fourmillent entre les stands, les paddocks, les tribunes et les abords du long circuit de plus de 13kms où se déroule le clou du spectacle, les courses par plateaux.

Sur la piste du Circuit de la Sarthe, des vestiges du passé et du patrimoine automobile se sont adonnés joyeusement à une lutte sans merci. C’est avec un plaisir non dissimulé que nous avons pu admirer les différents plateaux défiler devant nos yeux. Nous avons principalement porté notre intérêt vers les plateaux 1, 2 et 3 bien que chaque seconde de ce Mans Classic 2016 ait été un régal pour les yeux et les oreilles.

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Il est bon de préciser que les plateaux 1 à 4 se virent attribuer des départs « type Le Mans », conformément au règlement de l’époque. Ces départs impressionnants permettent de se rendre compte du péril qu’ils représentaient. Cependant, lors du Mans Classic, ils sont factices : les voitures se regroupent ensuite sur la ligne droite des Hunaudières, derrière la Safety Car. Elles se remettent dans l’ordre de la grille pour un départ lancé au prochain passage dans la ligne droite des stands.

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Voici un récapitulatif des différentes courses du week-end, en commençant par les deux challenges invités à l’événement.

Jaguar Classic Challenge :

Le plateau est majoritairement composé de Type E, toutefois, on peut aussi admirer de belles Type D, Type C, XK 120, XK 140 et XK150. Une poignée de berlines mk1 et mk2 viennent compléter le tableau.

Top 5 Scratch :

  1. Jaguar Type E 1962, n°91, pilote : Thomas
  2. Jaguar Type E 1965, n°87, pilotes : Monteverde/Smith
  3. Jaguar Type D 1955, n°6, pilote : Wallace
  4. Jaguar Type D 1955, n°8, pilote : Pearson
  5. Jaguar Type E 1963, n°84, pilote : Gomm

Le meilleur temps au tour a été réalisé par Stretton sur une Type E 1961 : 4′ 51″. La vitesse la plus élevée a été atteinte par Huebner sur une Type E de 1965 : 253,5 km/h.

Group C Racing Challenge :

Grande nouveauté très attendue cette année : le Group C Racing doit être vu comme une exhibition plutôt qu’une véritable course. Cependant, les bolides ne se sont pas privés de donner le maximum pour le plus grand plaisir des spectateurs. La mise en œuvre de ces bolides est très pointue. Certaines voitures n’ont fait que quelques tours, d’autres ont passé de longs moments dans les stands avant de pouvoir enfin s’élancer. Il serait insensé de donner les résultats à l’issue de la course, les Group C étant divisés en de multiples catégories. Reste le plaisir d’avoir pu voir et entendre ces monstres de la course automobile.

Dès le vendredi après-midi, les plateaux 1 à 6, regroupés par périodes, ont occupé la piste. Ces derniers ont effectué 50 minutes d’essais qualificatifs, suivis de 35 minutes d’essais nocturnes. Dès le samedi après-midi et jusqu’à la fin du Mans Classic le dimanche, les 6 plateaux se sont succédé les uns après les autres, réalisant chacun 3 courses de 45 minutes.

Plateau 1 (1923 – 1939) :

Ce plateau, regroupant les modèles à l’origine de la coupe Rudge-Withworth, couvre aussi la plus vaste période. Les différences de performance sont assez prononcées. Les styles de carrosserie et les puissances des moteurs sont très variés. Selon nous, la véritable victoire est de réussir à faire rouler ces engins presque centenaires. Cependant, on peut être surpris des vitesses atteintes. Ainsi, l’Invicta S-type 1931 réussit à atteindre une vitesse, hallucinante pour l’époque, de 192,7 km/h. Les pilotes, véritables fous du volant, n’hésitent pas à pousser leurs ancêtres aux limites de l’adhérence, voire au delà. Ce fut le cas, par exemple, de la Bugatti Type 35 n°72 qui partit en tête à queue, devant nos yeux, au Tertre Rouge, durant la course de nuit.

La Talbot Lago ex monoplace décalée de 1939, pilotée par Traber et Trenery, a largement dominé les séances de qualifications, d’essais nocturnes ainsi que les trois sessions de course. A noter la participation de William Medcalf, spécialiste Bentley émérite, qui a fait le déplacement avec une Bentley de 1925. Cette vénérable 3 litres a couru il y a 91 ans, sans parvenir à terminer la course.

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La Bently n°10 de William Medcalf, de retour 91 ans après avoir couru au Mans.
  1. Talbot Lago ex monoplace décalée 1939, n°2, pilotes : Traber/Trenery
  2. Talbot 105 BGH 1934, n°46, pilotes : Bronson/Burnett
  3. BMW 328 1938, n°42, pilotes : Bally/Leseur
  4. LAGONDA LG45 1937, n°54, pilote : Bugler
  5. INVICTA S-Type 1931, n°40, pilotes : Ball/Ball

Afin de lisser quelque peu les différences entre les voitures, il est intéressant de connaître le vainqueur à l’Indice de Performance. Cette indice permet de prendre en compte, entre autres, la cylindrée. Pour le plateau 1, le vainqueur à l’Indice de Performance est la MG Magnette KS 1934, n°22, pilotée par Morris/Dowling/Curtis.

Plateau 2 (1949 – 1956) :

5 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le sport automobile reprend du service. Les progrès technologiques hérités du conflit ont largement profité aux constructeurs. On peut facilement voir le fossé entre la plus avancée des autos du plateau 1 et la plus ancienne du plateau 2. Au chapitre des performances, il faut une minute de moins à ces voitures du début des années 50 pour parcourir les 13 kilomètres du Circuit de la Sarthe, dans cette version 2016 du Mans Classic. Grande star de ce plateau, Andy Wallace, vainqueur de l’édition 1988 des 24H, au volant de la Jaguar XJR-9LM, est venu avec sa propre Jaguar Type D. Cette voiture avait remporté la triste édition des 24 heures du Mans 1955. Pilotée par Mike Hawthorn et Ivor Bueb, elle avait été impliquée dans le drame ayant coûté la vie à Pierre Levegh. C’est avec cette Type D n°6 que Wallace atteindra la vitesse la plus élevée du plateau : 234 km/h.

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Autre duo de choc, Chris Ward et sa Jaguar Type C auraient pu voler la vedette s’ils n’avaient connu des problèmes techniques lors de la première course. Les excellents résultats du pilote, lors des 2 dernières courses, ne suffiront pas à le faire entrer dans le Top 5.

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Cependant, pour le plus grand plaisir des spectateurs noctambules, la Type D de Wallace et celle des pilotes Monteverde/Pearson, suivies de près par la Maserati 300S de Nicolas Chambon, offrirent un beau spectacle durant la course de nuit.

  1. Jaguar Type D 1955, n°6, pilote : Wallace
  2. Maserati 300S 1955, n°25, pilote : Chambon
  3. Lotus XI 1500 1956, n°5, pilotes : Kriknoff/Seiss
  4. Cooper T39 1955, n°31, pilote : Clark
  5. Jaguar Type D 1955, n°28, pilotes : Monteverde/Pearson

Vainqueur à l’indice de performance : Porsche 356 Pré-A 1954, menée par Burnett/Bell/Allenby Byrne.

Plateau 3 (1957 – 1961) :

Le plateau 3, que nous avons suivi avec beaucoup d’attention, accueille notamment 2 MGA : un roadster 1600 et un coupé 1600, toutes deux de 1959.

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Ici, les vitesses augmentent encore. Le meilleur temps au tour descend à 4′ 49″. Le bruit des moteurs est nettement plus assourdissant. Les pilotes n’hésitent pas à donner le meilleur d’eux mêmes et de leur machine. On voit apparaître les Ferrari 250 Berlinetta, ainsi que l’unique exemplaire de la 250 Breadvan, conçue par Bizzarini pour concurrencer les 250 GTO.

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Ferrari 250 GT Berlinetta
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Ferrari 250 GT Breadvan

Chris Ward, malchanceux au sein du plateau 2 avec une Type C, prend ici sa revanche avec une rare et belle Lister Costin, équipée, elle aussi, d’un moteur XK. Il survolera l’ensemble des épreuves avec un pilotage précis.

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Les Aston Martin DB4 GT sont bien représentées et on ne peut que saluer la belle performance des pilotes Alexander/Willmott qui échouent lors de la 3ème course après avoir évolué parmi le Top 5. Ils se voient relégués en milieu de classement. Leur DB4 GT atteindra cependant la vitesse la plus élevée, 255 km/h.

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On saluera aussi le beau classement de nos 2 MGA fétiches : 6ème (roadster) et 8ème (coupé) au classement à l’Indice de Performance.

  1. LISTER COSTIN 1959, n°55, pilote : Ward
  2. AUSTIN-HEALEY 3000 mk1 1961, n°37, pilotes : Perou/Cheminot
  3. FERRARI 250 GT BERLINETTA 1962, n°20, pilote : Dumoulin
  4. AUSTIN-HEALEY 3000 mk1 1960, n°7, pilote : Garamond
  5. LISTER JAGUAR KNOBBLY 1958, n°56, pilotes : Glizen/Schrauwen

Vainqueur à l’Indice de Performance : Young sur une LOTUS ELITE 1962, n°75.

Lors du départ Le Mans du plateau 3, une Lotus Elite prend feu suite à la rupture d’une canalisation d’essence sous le capot. Il faudra de longues secondes avant que quelqu’un n’arrive à mettre en service un extincteur.

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Plateau 4 (1962 – 1965) :

Synonyme de l’arrivée des Ford GT40 et autres Shelby Cobra, ce plateau couvre une période assez restreinte. Ces deux modèles américains vont se partager les 10 premières places. Parmi elles, la GT40 1965 n°28 de Smith et Cottingham terminera 1ère aux essais qualificatifs ainsi qu’aux essais nocturnes. Promise à une belle place au podium, elle rencontre des problèmes lors de la 1ère course avant de reprendre du poil de la bête durant la course de nuit. Finalement victime de malchance, elle sera absente de la 3ème course et chutera au classement. Elle eut, malgré tout, le temps d’inscrire le meilleur chrono au tour en 4′ 33″.

  1. FORD GT40 1965, n°46, pilote : Lynn
  2. FORD GT40 1967, n°32, pilote : Meins
  3. SHELBY COBRA 289 1963, n°12, pilote : Caron
  4. FORD GT40 1965, n°67, pilote : Ferrao/Fuster
  5. FORD GT40 1965, n°38, pilote : Nahum

C’est une LOTUS ELAN 26R de 1964, n°39, pilotée par Tromans et Meaden qui remporte l’Indice de Performance.

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Plateau 5 (1966 – 1971) :

Ici, on voit apparaître les prototypes spécifiques aux courses d’endurance. Les Lola, Chevron et autres barquettes Matra ne ressemblent plus à des voitures de série. La fin des années 60 marque clairement un tournant. Richard Mille, sponsor de l’événement est au volant de deux voitures au sein du même plateau : une LOLA T70 mkIIIB avec Carlos Tavares et la MATRA 660-01 avec Yvan Mahé de l’Equipe Europe. Le meilleur temps au tour de ce plateau sera inscrit par Nicolet au volant d’une DUCKHAMS LM72 de 1971, n°48.

  1. LOLA T70 MKIII 1968, n°12, pilote : Thuner
  2. LOLA T70 MKIIIB 1969, n°42, pilote : De Doncker
  3. LOLA T70 MKIII 1968, n°55, pilote : Seiler
  4. CHEVRON B19 1971, n°76, pilotes : Bianco/Mazzoleni
  5. LOLA T70 MKIIIB 1969, n°51, pilote : Lynn

Le top 3 de l’Indice de Performance est le même que le top 3 Scratch. A noter, cependant, la 4ème place pour une Alpine A110 1300S de 1968, n°9, pilotée par Prevot et Chambord.

Plateau 6 (1972 – 1981) :

L’ère des Porsche 935 et 936.. Ce plateau n’est pas forcément notre favori mais on a apprécié la présence de deux Porsche 924 GTR. C’est aussi le plateau des célébrités, avec Jean Ragnotti au volant d’une ALPINE A443 de 1978, Jochen Mass, vainqueur des 24H en 1989, présent à bord d’une PORSCHE 911 RSR 3,0 litres de 1974 et l’indétrônable Henri Pescarolo au volant de l’INALTERA 1976, voiture qu’il pilota à l’époque.

Le meilleur temps, 4′ 07″, est inscrit par la GULF MIRAGE de 1974 pilotée par Goethe et Hall. L’Indice de Performance est remporté par une SAUBER C5 BMW de 1976, aux mains de Scemama et Fort.

  1. PORSCHE 936 1982, n°78, pilotes : Schumacher/Werner
  2. PORSCHE 935 1978, n°36, pilotes : Meyers/Siebenthal
  3. LOLA T286 1976, n°33, pilote : Guenat
  4. SAUBER C5 BMW 1976, n°30, pilotes : Scemama/Fort
  5. CHEVRON B31 BDG 1975, n°76, pilotes : Büsst/Freeman

Sur les bords de piste, d’autres acteurs de l’événement se prêtent au jeu. Du cameraman aux équipiers secouristes en passant par les photographes et journalistes accrédités, tous participent à la vie du circuit.

 Au niveau des stands, sous la tribune principale, règne une atmosphère de compétition. Les pouces sont rivés sur les chronos tandis que les mécaniciens et commissaires de course veillent au bon fonctionnement de l’événement.

Quelques photos de pilotes :

Les enfants prennent le volant pour le Little Big Mans :

Plaque commémorative du drame des 24h du Mans 1955 en bord de piste:

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L’équipe Retromotiv vous donne rendez-vous dans deux ans pour une nouvelle édition de cet événement immanquable !

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2 commentaires sur « Le Mans Classic 2016 vécu par Retromotiv »

  1. Heu …. Style « rédaction scolaire niveau 3ème », aucune véritable info mais un nombre invraisemblable d’erreurs et d’affirmation sans fondement. Ce n’est guère plus indigeste et mal documenté que nombre de « reportages » de LVA (par exemple), mais à quand des « blogs » sérieux et professionnels ?
    Peut-être lorsqu’ils seront tenus et alimentés par d’authentiques spécialistes ?
    René Bougros

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  2. Toute critique est bonne à prendre.
    L’idée, en écrivant un article relatif à un événement est surtout de présenter des photos (beaucoup de photos, l’avantage d’un blog par rapport à la presse écrite).
    Le style est ce qu’il est, certes. Ce n’est pas forcément sur ce genre d’article qu’on s’éclate le plus. Nous préférons les enquêtes et la recherche historique, comme vous l’avez noté en commentaire d’un autre article.
    Il aurait été constructif de votre part, de souligner les erreurs que vous auriez pu relever ici, ainsi, votre « expertise » nous aurait été utile.

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